6.2.3 Églises du canton de Fribourg M-P

Mézières – Morat – Morlon – Orsonnens – Pâquier (carmel) – Planfayon – Porsel – Posieux – Promasens

Mézières : Saint-Pierre-aux-Liens

Mézières fut doté d’une nouvelle église dans la première moitié du 20ème siècle. La consécration eut lieu le 1er août 1939 par Mgr Besson. L’originalité de ce sanctuaire élaboré par M. Dumas résulte dans l’emploi presque exclusif du verre pour l’ameublement intérieur. Ce verre fut traité dans les ateliers de la maison Labouret à Paris. Les lustres, la table de communion, la chaire, les voiles ou rideaux tendus derrière les autels : tout est en verre. Protégée semble-t-il par des plaques de verre, mais peinte en réalité au verso de celles-ci, une vaste composition de M. Emilio Beretta couvre, d’un mur à l’autre, toute la surface terminale du chœur (qui est rectangulaire et de même largeur que la nef). Cette composition représente la délivrance de saint-Pierre par un ange ; on peut également observer sur les côtés diverses scènes de la vie de saint-Pierre. Emilio Beretta a également élaboré le chemin de croix avec ce procédé de « sous-verre ».

D’autres artistes ont contribué à embellir cette église :
M. Feuillat a confectionné le tabernacle avec la belle Pieta qui y est représentée. Il a également conçu, en collaboration avec M. Willy Jordan, les fonts baptismaux.
M. Landry a décoré la poutraison du plafond.Au-dessus de l’une des voûtes de l’entrée, contre une fenêtre dont le meneau de pierre forme le bras vertical de la croix, M. Français Baud a fixé un calvaire en céramique.
Le même matériau a été utilisé pour les autels latéraux ainsi que les statues de M. Remo Rossi, qui seront ajoutées après coup.
M. Félicien Lauper a exécuté en fer forgé la porte du clocher et des menuisiers de la région ont confectionné les portes en chêne de l’entrée.

Mobilier liturgique Jean-Pierre Demierre (2020)

Chemin de croix : Emilio Beretta

Morat

L’actuelle église paroissiale de Morat a été consacrée le 30 août 1887 par l’évêque de Lausanne de l’époque, Gaspar Mermillod. Le patron de l’église paroissiale est saint Maurice.
c’est grâce à la famille von Graffenried de Münchenwiler, qui a acheté le vignoble de Bellevue devant le mur d’enceinte et en a offert une partie à l’évêché pour la construction d’une église catholique.
Le clocher n’a été ajouté à l’église qu’en 1925/26 et a été inspiré des tours de fortification voisines. Il a une surface de 5,4 x 4,8 m, quatre étages et 33 m de hauteur. Il abrite trois cloches sonnantes de l’entreprise Rüetschi (Aarau) : La grande cloche (Heiligkreuzglocke), accordée en fa dièse, d’un diamètre de 112 cm, la Marienglocke, accordée en si b’, d’un diamètre de 88 cm, et la Katharinenglocke, accordée en ré » et d’un diamètre de 75 cm.
Le clocher n’a été ajouté à l’église qu’en 1925/26 et a été inspiré des tours de fortification voisines. Il a une surface de 5,4 x 4,8 m, quatre étages et 33 m de hauteur. Il abrite trois cloches sonnantes de l’entreprise Rüetschi (Aarau) : La grande cloche (Heiligkreuzglocke), accordée en fa dièse, d’un diamètre de 112 cm, la Marienglocke, accordée en si b’, d’un diamètre de 88 cm, et la Katharinenglocke, accordée en ré » et d’un diamètre de 75 cm.
Dans la nef latérale de l’église se trouve l’orgue acquis en 1945, auquel les lignes rondes prédominantes et l’absence d’angles droits du buffet d’orgue confèrent un aspect « anthroposophique ». Il a été construit en 1930 comme orgue domestique dans le style organique fondé par Rudolf Steiner. Il compte 16 registres répartis sur deux claviers et un pédalier. De nombreux visiteurs de l’église apprécient les vitraux modernes créés en 1984/85 par l’artiste Yvan Moscatelli (1944 – 2022).

Les vitraux du choeur : St Maurice – Jésus bon pasteur – St Ours

Église de Bellechasse = prison

Morlon

Lors de la rénovation de l’église à la fin du 20ème siècle, de véritable bijoux baroques de la fin du 17ème siècle ont été découverts (autels, retables, chaire). L’ensemble formé par les 3 retables est très rare. Bien que courants à l’époque, ces ensembles ont été la plupart du temps détruits lors d’incendies et de rénovations. Aujourd’hui, des ensembles presque intacts sont également visibles à Crésuz et à la chapelle de Notre-Dame de Compassion.

Orsonnens : St Pierre et Paul

L’église est déjà signalée en 1137 ; elle avait un choeur roman. Elle fut élargie en 1575 et était dotée d’une nef gothique. On la restaura au milieu du 17ème siècle. Le maître-autel fut changé et consacré en 1907. Le clocher, trapu mais caractéristique, avait été construit au cours des années 1673-1675. On aurait voulu le conserver lorsque, en 1935, on se vit contraint de démolir l’église devenue trop petite.
L’église Saint-Pierre-et-Paul, reconstruite en 1935-1936 par Fernand Dumas, est un véritable « Manifeste du renouveau de l’art sacré dans l’Entre-deux-guerres et l’une des plus belles réalisations du Groupe de Saint-Luc ». Il s’agit là d’une « œuvre d’art totale », de style Art déco.
Le 1er prix du concours pour la décoration intérieure fut remporté par le peintre fribourgeois Willy Jordan, qui fut chargé de la création et de l’exécution de la polychromie générale: le chœur, la nef, les plafonds et la galerie de l’orgue. La chaire et le chœur en mosaïque furent réalisés par Willy Jordan, selon ses dessins et cartons, avec les verriers Salviati de Venise.
Les vitraux de la tribune et du vestibule (1936), par Alexandre Cingria, sont constitués de petits morceaux de dalles de verre assemblés par du ciment, selon un procédé mis au point par le verrier parisien Albert Gaudin.
Les vitraux de la nef centrale, également de Cingria, sont réalisés selon la méthode traditionnelle, au plomb. Ils illustrent, sur le côté nord, quatre femmes exemplaires : sainte Monique, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sainte Catherine d’Alexandrie et la Vierge Marie. Sur le côté sud, cinq hommes réputés également pour leurs vertus : saint Antoine ermite, saint François de Sales, saint Louis de Gonzague, saint Nicolas de Myre et saint Joseph. (Verriers Kirsch & Fleckner) .

Vitraux de Cingria dans la nef : saints et saintes

Vitraux de Cingria Rosaire – de Willy Jordan baptistère – sacristie

Chemin de croix de Théophile Robert

Pâquier : le carmel

L’initiative en revient à une veuve française désireuse de consacrer sa vie à la prière pour l’unité. En 1921, elle fit appel au Carmel français de Narbonne qui envoya quelques sœurs. Les vocations affluent mais le « petit château de Lully » (Broye fribourgeoise) n’est guère adapté à une vie monastique.
Agnès de Wolf, Valaisanne, entrée au Carmel de Fontainebleau est envoyée pour aider la jeune fondation. Elle décide alors le transfert de la communauté au Pâquier, où notre Carmel fut construit en 1936 dans un lieu tout de silence et de beauté.

Miniatures

Planfayon : Nativité de Marie

Planfayon possède la plus grande église néoromane du canton de Fribourg, elle fut reconstruite en 1910 à la suite de l’incendie de 1906 qui détruisit la quasi-totalité du village.
Le nouvel édifice frappe par ses dimensions imposantes et ses couleurs. Il est dédié à la Naissance de la Vierge. Le maître-autel à baldaquin, de style italo-byzantin, est orné de nombreuses représentations de la vie de Marie et de figures de saints. La vaste nef – plus de cent places – est claire : les fenêtres hautes portent des verres blancs, alors que celles du bas sont ornées de vitraux de l’atelier Berbig de Zurich présentant des apôtres. Le plafond de bois est plat, divisé en caissons dont les intersections sont peintes par Oswald Pilloud, élève de Hodler. Une fraîche représentation de l’Annonciation orne le médaillon central.

Porsel : St Gorgon

L’église paroissiale, sous le vocable de Saint-Gorgon, a été édifiée en 1642-1645, rebâtie en 1735-1739, agrandie en 1872 et fortement transformée entre 1939 et 1943 dans le sens d’un régionalisme tardif par l’architecte Léonard Denervaud3. Durant cette dernière étape, elle est ornée de vitraux commandés à Gaston Thévoz (saint Gorgon, et les mystères douloureux ainsi que les mystères joyeux du Rosaire (réalisation Kirsch Frères 1940-1941). Les fenêtres latérales du nouveau chœur, peu visibles de la nef, ont été laissées en verre transparent jusqu’en 1971, date à laquelle elles reçoivent des vitraux de Jacques Cesa, dont c’est alors la première réalisation de ce genre. Les cinq petites fenêtres du flanc méridional sont consacrées aux mystères douloureux de la vie de Jésus-Christ : Agonie au Jardin des Oliviers, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de la croix et Crucifixion. Les trois fenêtres de la face septentrionale illustrent les vertus théologales, la Foi, l’Espérance et la Charité (1973, verrier Kirsch).

Posieux chapelle du sacré-coeur

En souvenir du retour des conservateurs au pouvoir, fut érigée à l’endroit culminant du site de Posieux, la Chapelle du Sacré-Coeur, à l’instigation du Chanoine Joseph Schorderet, bourgeois et habitant de Posieux et fondateur du journal « La Liberté ».

Histoire détaillée de la chapelle

Promasens :

Notre église, de style néogothique et sous la protection des Saints Pierre et Paul, impose sa magnificence au cœur du village de Promasens depuis plus de 140 ans.
Avant sa construction et sa consécration en 1872, elle fut précédée d’un bâtiment plus modeste, érigé dans le cimetière actuel et consacré en 1663, après une rénovation, semble-t-il. Les documents ne fournissent pas d’information quant à des bâtiments antérieurs.
Vitraux de Jean de Castella (1928), Gaston Faravel (1927-1928), Willy Jordan (1953) et Yoki (1965/1968-1969) Cette église néo-gothique, commencée en 1869, consacrée en 1872, comporte un choeur allongé, précédé de trois nefs à six travées. L’alternance des vitraux historiés et des vitraux abstraits est réussie; ces derniers amènent les transitions nécessaires pour passer sans heurt d’un sujet ou d’un artiste à l’autre.